25.01.2022

Ghislaine Salmat candidate PS aux législatives dans le 16ème nord et Bruno Levy-Rueff, son suppléant, répondent aux questions de Paris16info

medium_Ghislaine_Salmat.2.jpgOn ne trouve pas des enfants de Don Quichotte que sur les bords du canal Saint-Martin. A leur façon, Ghislaine Salmat, économiste de formation et cadre supérieur dans les études de marché, et Bruno Levy-Rueff, Centralien et chef de projet dans une SSII, sont eux aussi des combattants de l’impossible. Ayant grandi tous deux dans l’arrondissement, ils relèvent, par conviction, le défi d’un engagement socialiste dans une circonscription très ancrée à droite. Ils sont respectivement candidate et suppléant aux législatives dans le 16ème nord.

 

P16i : Madame Salmat, Monsieur Levy-Rueff, pourriez-vous nous dire en quelques mots comment et pourquoi vous avez adhéré au PS et comment avez-vous été désignés candidats à ces législatives ?

Ghislaine Salmat : Ma prise de conscience politique remonte à Janson de Sailly, où lors des élections présidentielles de 1981, je me passionnais pour le débat politique. C’est le 21 avril 2002, où ⅓ des français se sont abstenus et ⅓ ont voté pour les extrêmes, que j’ai réalisé l’importance de ne plus être simplement citoyenne, mais d’agir comme militante. La politique ne devait plus être laissée aux seuls professionnels ou héritiers de la politique. Quatre ans après, à la suite d’un travail important aux niveaux local comme national, j’ai été désignée par les militants du 16ème pour les représenter dans ces législatives.

Bruno Levy-Rueff : Rien ne me prédisposait, de par mon environnement familial, ni mes études à Janson de Sailly, à adhérer au parti socialiste. Mais pendant mes études à Centrale Paris, membre d’Ingénieurs Sans Frontières, j’ai fait un voyage de 2 mois en Afrique. J’ai ouvert les yeux sur les inégalités dans le monde. Et contrairement à ce que dit la droite, il est normal que certains africains désirent venir en France. Il me paraît indispensable que la France les accueille dignement, suivant nos capacités, à les intégrer efficacement pour eux comme pour nous. En 1995, j’ai voté pour Jospin et en 1999, je franchissais le pas en adhérant au PS. J’ai déjà été candidat aux municipales de 2001 et suppléant de Madame Khiari aux législatives de 2004.

P16i : N’est-il pas un peu décourageant d’être militant et candidat socialiste dans un arrondissement très majoritairement à droite ?

G. S. : C’est en effet un réel défi de militer pour le PS dans le 16ème, surtout en ce moment avec les Présidentielles et ma propre campagne. Mais je suis convaincue que le travail de terrain, ici comme ailleurs, est nécessaire. Chaque voix compte, en particulier dans les grandes élections nationales. D’autre part, sans être élue, je m’investis dans le débat interne à mon parti, comme membre de la commission PME/PMI. J’ai ainsi pu proposer l’idée d’une « carte vitale de la formation continue » qui a été reprise dans le projet présidentiel du PS.

B. L-R. : Vu la sociologie de l’arrondissement, il est clair qu’il nous est plus difficile de convaincre. Je crois qu’il est plus important de s’engager dans un arrondissement où les élus de droite ne prennent même pas la peine de dissimuler leurs véritables intentions.

P16i : Vous êtes entrés en campagne depuis décembre dernier, pouvez-vous nous donner une idée des principaux thèmes que vous allez défendre jusqu’aux législatives ?

G. S. : Nous menons campagne à la fois dans l’optique des présidentielles et des législatives ; et il est clair que les résultats de la première élection influeront sur la seconde. Mais nous avons voulu démarrer par une campagne citoyenne d’inscription sur les listes électorales. Et je suis très heureuse du nombre de nouvelles inscriptions dans le 16ème (6916 dans le Nord et 7794 dans le Sud). Cela m’a permis aussi de rencontrer, comme candidate, les habitants de la circonscription.

Deux sujets me tiennent à cœur : la situation de la France sur le plan économique et social, et la sensibilisation les habitants à l’indispensable besoin de solidarité dans notre société. Les deux ont comme point commun : Où allons-nous ? Dans quelle société souhaitons-nous vivre ?

▪ Sur le plan économique, la mondialisation, telle qu’elle existe actuellement, pose un réel problème : multiplication des délocalisations, désindustrialisation du pays avec pour les travailleurs une pression vers toujours plus de flexibilité pour répondre à la concurrence, y compris au sein de l’Europe. Le travail est devenu la variable d’ajustement. La financiarisation de l’économie implique des décisions de court terme, prises dans l’intérêt des actionnaires, parfois au détriment d’une stratégie industrielle de plus long terme. Dans ce contexte, une mesure comme le changement de l’assiette dans le calcul des charges sociales peut être un bon outil. Si les cotisations sociales étaient calculées sur la valeur ajoutée, et non plus les salaires, les produits importés, en provenance de Chine par exemple, contribueraient également à financer notre protection sociale. Mais surtout, cela permettrait en augmentant l’assiette totale de diminuer les charges sociales de chacune des entreprises, de réduire l’écart de concurrence entre les productions nationales et étrangères tout en augmentant les salaires. Je soutiens l’idée d’une revalorisation importante du SMIC, avec un objectif de 1500 euros au cours de la législature, ainsi que sa revalorisation importante et immédiate après l’élection présidentielle. Pour faire de la croissance il faut d’abord de la demande et de la confiance.

▪ Il est urgent de mesurer la nécessité d’une solidarité nationale, notamment dans cet arrondissement aisé, si nous voulons éviter une explosion sociale. Je constate, comme beaucoup, que la société est de moins en moins solidaire, qu’il y a de plus en plus de repli sur soi, sur la famille ou la communauté. La montée des extrêmes, l’embrasement des banlieues sont le signe d’une exaspération sociale grandissante. Ce n’est pas en précarisant encore la société que l’on apaisera la situation. Même ceux qui vivent dans cet arrondissement, peuvent connaître une situation difficile. Si certains jouissent encore d’une sécurité, ils ne doivent pas fermer les yeux. Je fais confiance à l’intelligence des habitants du 16ème pour le comprendre.

 

Propos recueillis, 18 janvier 2006, par Antoine Dufour pour Paris16info

Commentaires

Je suis etonné de voir que les candidats PS n'ont même pas cité le nom de Segolene Royal?
Vont-ils se presenter aux legislatives sans soutenir leur candidate?
Est-ce l'air du temps ?

Écrit par : Jean-loup | 25.01.2022

On ne parle que du PS sur ce blog. Et les autres candidats ?

- "le SMIC, avec un objectif de 1500 euros" : pourquoi si peu, et pourquoi pas plutôt 10000 euros ? Pourquoi mettre comme ça des limites à votre démagogie ?

Écrit par : Laure | 26.01.2022

Permettez-moi trois réponses.

- Bruno et moi soutenons totalement Ségolène Royale. La question nous a été posée et la réponse fut sans ambiguité. L'interview a duré 2 heures et il n'était sans doute pas possible pour Antoine de la retranscrire entièrement. Auquel cas Laure aurait eu raison et n'aurait vu que nous sur ce blog :). Par ailleurs je participe activement à la campagne de Ségolène Royal et fais partie de son comité de soutien parisien.

- Il me semble voir régulièrement des inteviews ou des annonces d'élus UMP sur ce blog. Laure, avez-vous fait la même remarque sur l'UMP sur l'autre blog "paris16" ? Ils ne m'ont pas encore proposé d'interview, ni à aucun élu de l'opposition d'ailleurs. Pour le coup on n'y parle que de l'UMP, de Messieurs Taittinger, Goasguen et Debré.

- Pour le SMIC. Il a remplacé en 1968 le SMIG, salaire minimum interprofessionnel garanti. Le SMIC permet à la fois de garantir un salaire minimum pour vivre décemment et d'entretenir la croissance économique. Actuellement il est de 1254 euros brut, soit 984 euros en net. Quand on sait que pour 500 euros mensuel vous ne pouvez louer qu'un 15 m² à Paris (et pas dans le 16ème), ou le prix d'un kilo de fruits est au minimum de 2 euros ou celui de la baguette au minimum de 0,90 ... Il doit être difficile de vivre décemment avec ce salaire, surtout si vous ne travaillez que 20h, temps partiel souvent imposé dans la grande distribution par exemple. Mais c'est aussi une mesure d'efficacité économique. Je ne suis pas certaine que ceux qui perçoivent 10000 euros mensuels dépensent totalement leur salaire. Une augmentation de leur salaire, ou une diminution de leur impôt, ne peut qu'augmenter marginalement la consommation. La grande majorité de leur accroissement de revenu vont directement vers l'épargne. Ce n'est pas le cas de l'accroissement du SMIC qui va directement à la consommation. L'épargne est importante, elle permet l'investissement, c'est certain. Mais l'économie souffrent surtout actuellement d'une consommation encore trop faible. Sans augmentation du pouvoir d'achat, l'économie française restera au point mort. Cette proposition est à la fois juste et efficace économiquement, pas démagogique.

Écrit par : Ghislaine Salmat | 27.01.2022

Absurdité totale, et comme toujours avec les collectivistes, on oublie le principal : QUI PAYE ?

C'est trop facile d'être généreux avec l'argent des autres. Si vous trouvez que certains ne gagnent pas assez, rien ne vous empêche de partager votre revenu avec eux, plutôt que d'en appeler à la spoliation étatique, en volant les actifs et les productifs. Mais vous ne connaissez que la démagogie, appuyée sur la violence étatiste. Je vous souhaite une bonne veste dans le XVIe.

Écrit par : Laure | 27.01.2022

Bravo pour vos réponses Ghislaine Salmat !
On ne voit effectivement pas que le PS sur ce blog, et j'avoue que j'ai pensé au début qu'il était UMP, vu les interviews de Bernard Debré et Claude Goasguen qui avaient été publiées. Laure, vous devez confondre avec Paris16, qui est effectivement un blog, outil de communication de l'UMP...

Écrit par : Claire | 30.01.2022

tout politique à part, ce qu'il faut que Mme Salmat comprenne, surtout en ayant fait de l'économie, c'est qu'en augmentant le smic à 1500 euros ou même 100 000 c'est que l'inflation augmentera d'autant, et le smic à 1500 restera bas, c'est une mécanique inéluctable. le cout du smic s'adaptera aux salaires moyens qui augmenteront d'autant, sinon personne n'acceptera d'aller travailler pour un smic même à 1500 euros.
Curieux également de travailler dans une salle de marché, donc faire fonctionner le gros capital et de le combattre forcément de par sa position politique.

Sinon par pitié, arretez avec la culpabilisation du 16e tres riche pour aider les pauvres banlieues en flamme: ce ne sont pas les banlieues qui ont explosé mais certaines cités dans certaines banlieues, banlieue n'est pas égal à cité: il n' y a pas non plus de ligne magino entre le riche paris et la banlieue desheritéé ou serait concentré toute la misère, ce n'est pas un but en soi dans la vie que d'être en centre ville pour réussir. des gens normaux qui habitent dans les pavillons de banlieue, résidences de banlieue ou villages (majorité des gens je vous rappelle) s'en sortent comme les autres.
ps (sans jeu de mot): Segolene s'écrit Royal et non Royale comme l'écrit plus haut sa partisante

Écrit par : fox | 06.02.2022

Etudiante en communication, et pourtant pas très branchée Politique, j'ai eu l'occasion de parler avec Mme Salmat dans un point d'accueil rue de Passy. Madame Salmat est avant tout humaine. Ouverte et chaleureuse, elle a répondu à toutes mes questions concernant le projet sur la gare d'Auteuil et je lui souhaite Bonne continuation !

A.V ( etudiante en communication)

Écrit par : VASCO | 07.01.2022

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