Paris16info

Petite parenthèse en cette période électorale. Après tout l'autre plus vieux métier du monde avec la politique c'est la prostitution. L'article paru ce jour dans le Parisien nous apprend que dans le 16ème au Bois de Boulogne c'est très "chaud" ces temps-ci. Si le Maire d'arrondissement n'était pas tant occupé par sa campagne législative nul doute qu'il irait y faire un tour pour calmer les protituées en colère. Patience "mesdames" après le 17 juin, Claude Goasguen viendra sans doute s'occuper de vous...

Paris : les prostituées privées de camionnette par Céciel BEAULIEU, le Parisien 05/06/2022

Un arrêté préfectoral interdit désormais la présence des camionnettes utilisées par les prostituées, sur tout le territoire du bois de Boulogne. Chez les « filles », la révolte gronde.

Allée de la Reine-Marguerite, en plein cœur du bois de Boulogne (XVIe), elles ne sont plus guère nombreuses. Depuis quelques semaines, les camionnettes hors d’âge, dans lesquelles officient depuis des années de nombreuses prostituées, pensant ainsi contourner la loi de 2003 sur le racolage passif, n’ont plus droit de cité. Un arrêté signé le 1er mars dernier par le préfet de police sortant, Michel Gaudin, et désormais strictement appliqué, somme les prostituées de se livrer à pied ou en voiture à leur activité.

Discrètement garée dans une petite allée, une quinquagénaire qui revendique « vingt ans de camionnette » persiste à braver le nouvel interdit : « Ils veulent que l’on s’installe où? enrage-t-elle, dans les feuillages? Travailler dans une voiture, c’est hors de question! Je suis une professionnelle qui paie ses impôts. Je ne me laisserai pas impressionner par les menaces, les amendes et les gardes à vue. »

Réunies au sein du Collectif XVIe arrondissement, une centaine de prostituées du bois ont décidé de dénoncer d’une seule voix le « harcèlement » quotidien dont elles disent être victimes, au point d’organiser une manifestation dans les allées du bois, le 18 mai dernier.

« Elles se rebellent contre cette volonté affichée d’éradiquer la prostitution, martèle Me Stéphanie Marcie-Hullin, leur avocate, qui vient de contacter le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, et le préfet de police de Paris nouvellement nommé, Bernard Boucault : « Le bois de Vincennes a été totalement nettoyé, c’est pourquoi beaucoup de prostituées en camionnette, qui en ont été chassées, se sont installées à Boulogne, pensant pouvoir travailler tranquillement. Mais depuis quelque temps, elles sont constamment verbalisées… Et comme elles ne se sont pas laissé décourager, on les place maintenant en garde à vue, puis elles sont transférées au dépôt du palais de justice, et enfin présentées au parquet avant d’être finalement remises en liberté, tandis que le leur véhicule est enlevé. Elles ressortent sans condamnation, mais meurtries et affaiblies. C’est indigne. »

Sur les 846 ha du bois de Boulogne — deux fois et demie Central Park —, où près de 180 prostitués, hommes et femmes, officient jour et nuit, l’annonce de l’interdiction des camionnettes s’est répandue comme une traînée de poudre, et certaines pensent que ce n’est qu’une première étape vers l’éradication pure et simple de la prostitution au bois. « Quand on aura découragé les traditionnelles, on s’en prendra aux plus vulnérables, pressent Me Marcie-Hullin, celles, souvent étrangères en situation irrégulière, qui sont à pied. » Contactée, la préfecture de police de Paris n’a pas souhaité commenter la situation, « en cette période de réserve électorale ».

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