21/02/2022

Trocadéro ON ICE®, piège à Gogo ?

Y aurait-il deux sons de cloche ? Les responsables du tourisme et les artisans des Hautes-Alpes, mais aussi sans doute les contribuables de ce département, ont en tout cas le sentiment d'avoir été pris pour des cloches en participant cette année au Trocadéro ON ICE®.

Loin de l'unanime propagande parisienne, et malgré l'embarras des responsables institutionnels et politiques hauts-alpins à reconnaître le gros gâchis financier de cette opération de promotion pour ce département de la région PACA, une autre vérité se fait jour.

Organisé sous l'égide de Dominique ROUSSEAU, adjointe au maire du 16ème et d'une association écran (qui perçoit d'importantes subventions bien que les emplacements soient loués à bon prix) chaque année depuis 2009 au Trocadéro, ce marché de noël, où chichis et churros le disputent au faux caviar russe et aux spécialités chinoises (comme nombre de marchés de Noël en France), n'a jamais réussi à séduire les habitants du 16ème et de Paris. A Paris on ne l'ignorait pas... mais, là bas, dans la montagne... on ne le savait pas encore !

Les a-t-on pris pour des gogos ?

Bien sûr certains supports médiatiques relayent, depuis trois ans, assez fidèlement le discours officiel des organisateurs parisiens, c'est la méthode dite du copier-coller de communiqué de presse. Le site www.sortiraparis.com confesse qu'"une véritable opération séduction" a été organisée pour la presse et, comme ses confrères, se montre peu critique, ou si peu : "vous serez surpris mais dans les Hautes Alpes parisiennes, on trouve aussi des pâtisseries orientales, des spécialités italiennes, portugaises, chinoises...".

Bien sûr, Patrick Ollier, passé des Hautes-Alpes aux Hauts-de-Seine, véritable fil rouge entre son ancien département et l'ouest parisien, invité d'honneur de l'inauguration a aussi sans doute, aux yeux de ses anciens adminsitrés et des élus de son ancien département, représenté une garantie.

Et bien sûr, enfin, il y avait le soutien médiatique et financier (subventions) d'un autre Département, celui de Paris, dont on ne pourrait douter un seul instant du sérieux.

Alors nos amis du 05 n'imaginant pas que ceux du 75 les prendraient pour des crétins (des Alpes, bien sûr!) sont venus confiants et sont repartis déconfis.

A Paris, pas un mot, pas un mumure, pas un entrefilet, sur la déconvenue, sur l'énorme gâchis, mais là-bas, dans les montagnes, grâce aux journalistes de Radio Alpes 1 (première radio des Alpes quand même !) et à leurs confrères de la presse écrite du Dauphiné Libéré cela commence à faire grand bruit. Attention avalanche de critiques !

Du côté des professionnels du tourisme, les représentants des stations de ski comme le directeur de l’office de tourisme de Serre Chevalier ont eu carrément l’impression de "revenir vingt ans en arrière" avec une opération "pas assez moderne" apprend-on dans le Dauphiné. Sur Alpes 1 un élu, président du comité départemental du tourisme, concède "c’est vrai qu’on manquait de lisibilité sur cette manifestation. Les stations étaient noyées dans un fourre-tout avec d’autres prestataires" et pourtant l'opération leur a été facturée 200 000€ selon cette même radio. 

Du coté des artisans haut-alpins venus faire connaitre leur patrimoine et leur gastronomie, grosse déception : "les informations qui leur avaient été données, que ce soit au niveau de la fréquentation ou des prestations qui leur seraient offertes sur place, n’étaient pas bonnes [..] ils ont été abandonnés sur place", peut-on lire dans le Dauphiné. Eux aussi déplorent de ne pas avoir pu toucher le public parisien et francilien, "une cible parisienne loupée" puisque "la grande majorité des passants était constituée de touristes".

En résumé, même si les politiques locaux sont apparament satisfaits, artisans et stations de ski jugent Trocadéro ON ICE® très "mal organisé" !

Alors cette manifestation est-elle uniquement une vulgaire opération commerciale et dans ce cas est-ce le rôle d'une mairie d'arrondissement d'organiser ce type d'événement ? Ne ment-on pas sur la qualité de l'événement aux parisiens qui visiblement ne s'y pressent pas et ne peuvent donc pas s'en rendre compte surtout si les médias ne vendent pas la méche ?

 

par Antoine