06/02/2022

Interview d'Annie Novelli (PS) candidate aux législatives dans la 14ème circonscription du 16ème

Annie Novelli, candidate socialiste aux prochaines élections législatives dans notre arrondissement (14ème circonscription) a bien voulu répondre à quelques questions de Paris16info.


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Annie Novelli et Gérard Langlois.


Paris16info : Madame Novelli les habitants du 16ème ne vous connaissent pas encore, c’est votre premier engagement public dans une campagne en tant que candidate, pourriez-vous nous parler de vous ?

Annie Novelli : Ce n’est pas tout à fait mon premier engagement public dans une campagne, puisque j’ai été candidate sur la liste conduite par Jean-Yves Mano, dans le 16ème, lors des dernières élections municipales.

Je suis née en 1946 en Tunisie, où ma famille était installée et je suis arrivée à Paris à l’âge de 13 ans, pour suivre mes études au lycée Molière, tandis que mes frères étaient inscrits à Janson. Au moment de la crise de Bizerte, qui a opposé la France à la Tunisie indépendante à partir de l’été 1961, mes cousins ont à leur tour traversé la Méditerranée et nous les avons accueillis chez nous, dans le 16ème. Ma première rencontre avec le combat politique a eu lieu à la faculté de droit d’Assas, où sévissaient Claude Goasguen et ses camarades d’Occident… Mon engagement s’est poursuivi à Nanterre, en 68, avec un entourage bien plus fréquentable ! Après avoir obtenu une licence de lettres, j’ai enseigné quatre ans à l’école bilingue de l’avenue Victor Hugo, dont j’ai été temporairement exclue pour y avoir fondé un embryon de syndicat. J’ai ensuite intégré le CNRS, puis différents ministères dans les domaines de la recherche et de la formation. J’étais ingénieur d’études à l’Ecole Nationale des Eaux et des Forêts jusqu’en décembre date à laquelle j’ai pris ma retraite.

Je suis mariée, j’ai une fille et deux petits enfants, qui m’apportent beaucoup de bonheur !

Entrée une première fois au Parti socialiste en 1974, après la défaite de François Mitterrand, j’y suis revenue en 2006, pour soutenir Ségolène Royal. L’enthousiasme suscité par sa candidature - à l’élection présidentielle de 2007 - et les idées nouvelles qu’elle a insufflées au PS ont marqué une étape importante dans le redressement de la gauche. J’ai à nouveau soutenu sa candidature au premier tour des primaires citoyennes, en octobre , puis j’ai soutenu François Hollande au second tour. A Paris, mon engagement s’inscrit dans la fidélité à l’action de Bertrand Delanoë, que je représente dans deux conseils d’école de notre arrondissement : Chernoviz et Passy.

P16I : Qu’est-ce qui a motivé votre candidature ?

AN : J’aime les combats difficiles ! Et chacun a bien conscience que le 16ème arrondissement n’est pas le terrain le plus favorable pour le Parti socialiste… Mais les enjeux sont importants et j’ai envie de porter le plus haut possible, dans notre arrondissement, les couleurs de la future majorité présidentielle.

P16I : Représentante de Désirs d’avenir dans le 16ème, mouvement de soutien à Ségolène Royal, comment expliquez-vous que les militants vous aient désignée alors que celle-ci n’a fait que 6% aux primaires citoyennes dans cet arrondissement ?

AN : J’ai toujours défendu, au sein du PS, les idées qu’a portées Ségolène Royal : l’ouverture sur la société et la prise en compte de préoccupations qui étaient absentes de nos programmes, la démocratie participative, l’excellence environnementale, la parité, la nécessité d’organiser des primaires ouvertes pour choisir notre candidat-e à l’élection présidentielle… Et il est clair que parmi les militants socialistes du 16ème, le poids de la sensibilité à laquelle j’appartiens est bien supérieur à ce score de 6% que vous évoquez !

Mais un vote d’investiture ne se résume pas à une compétition entre « courants ». Avec mon suppléant, Gérard Langlois, nous sommes très attachés à une conception ouverte, participative et solidaire du militantisme qui nous a permis de fédérer des adhérents de toutes sensibilités ; et nous sommes tous rassemblés pour mener les batailles qui s’annoncent, quel qu’ait été notre choix aux primaires.

P16I : Vous participez activement à la campagne présidentielle, comment cela se passe-t-il ? Comment est perçu le candidat socialiste et son programme par les habitants du 16ème que vous êtes amenée à rencontrer ?

AN : La campagne n’en est qu’à ses débuts et nous commençons seulement à diffuser les 60 engagements de François Hollande, mais chacun sent bien qu’il y a une forte volonté de changement, y compris dans notre arrondissement et un intérêt croissant pour le débat qui s’engage. Dans le 16ème, près de 5.000 votants ont participé aux primaires citoyennes - bien plus qu’attendu - et François Hollande est arrivé nettement en tête. Nous rencontrons bien sûr des électeurs qui rejettent par principe tout candidat socialiste, quel qu’il soit et qui souhaitent la réélection du président sortant, mais beaucoup d’autres sont inquiets pour l’avenir et constatent que la situation de la France s’est fortement dégradée ; nous recevons de leur part des encouragements, des témoignages de sympathie.

P16I : Etes-vous confiante quant à l’issue du scrutin présidentiel ? Si François Hollande est élu Président de la République, pensez-vous que cela jouera sur votre propre score aux législatives ?

AN : Il y a incontestablement un élan autour de la candidature de François Hollande. Les Français veulent que notre pays se redresse, ils veulent en finir avec ce quinquennat marqué par l’injustice sociale, le chômage, les déficits, ils veulent aussi un retour aux valeurs fondamentales de la République et une revalorisation de la fonction présidentielle. Je crois que François Hollande sera élu le 6 mai prochain.

Lors des législatives qui suivront, les 10 et 17 juin, les électeurs confirmeront leur choix et enverront une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale. Cela aura bien sûr un impact sur mon propre score, car je serai la candidate de la nouvelle majorité présidentielle. Mon objectif est que le député sortant, contesté dans son propre camp, soit mis en ballotage.

P16I : Quelle critique faites-vous du bilan législatif du député sortant, Claude Goasguen ? Avez-vous eu l’occasion de le rencontrer ? Comment jugez-vous ses méthodes en tant qu’adversaire ?

AN : A l’Assemblée nationale, M. Goasguen est souvent apparu comme l’un des fantassins les plus zélés du sarkozysme, notamment quand il s’est agi d’adopter des mesures fiscales favorables aux grandes fortunes, mais qui ont accru la pression sur les classes moyennes. Le député sortant s’est également illustré, l’année dernière, en proposant de limiter la bi nationalité et de dresser un « registre des binationaux », donnant l’impression de courir derrière le FN; comme lorsqu’il avait bruyamment soutenu l’organisation de débats sur l’identité nationale, que le gouvernement lui-même cherche aujourd’hui à faire oublier.

D’une manière générale, M. Goasguen n’est pas un modéré ! Il a tendance à créer des tensions, des polémiques – y compris au sein de la droite parisienne; et il a le plus grand mal à respecter ses contradicteurs. Je ne suis pas certaine que l’outrance soit la qualité première que l’on peut attendre d’un élu.

P16I : Après les législatives et quel qu’en soit l’issue, forte de votre notoriété nouvelle auprès des habitants du 16ème, souhaitez-vous prolonger votre engagement militant en étant candidate lors des élections municipales de ?

AN : Les élections municipales de sont encore un objectif lointain, même si la droite parisienne cherche déjà à mettre M. Fillon en orbite – il est vrai que M. Goasguen, allié pour l’occasion à Mme Dati, ne lui a pas réservé un accueil très amical… Je me concentre pour ma part sur les enjeux du moment : la campagne présidentielle, puis la campagne que j’aurai à mener dans le cadre des élections législatives.

Et comme je suis favorable au non-cumul des mandats, je peux vous dire que si je suis élue députée en juin, je ne serai pas candidate aux municipales de ! Dans le cas contraire, je poursuivrai de toute façon mon engagement au service des habitants du 16ème.

P16I : Bien que candidate à une élection nationale, il y a comme vous le savez un dossier qui fait beaucoup débat dans le 16ème et qui sera sûrement localement au cœur de ces législatives : l’extension de Roland Garros sur les Serres d’Auteuil. Peut-on connaître votre opinion sur ce projet d’extension en tant qu’habitante du 16ème, militante et candidate socialiste ?

AN : C’est en effet un sujet important, pour le 16ème mais aussi pour la Ville de Paris. Avec mon suppléant, Gérard Langlois – très investi dans les Conseils de quartier de notre arrondissement et qui connaît bien les dossiers locaux, nous sommes attentifs aux mobilisations citoyennes et aux préoccupations des associations ; nous avons par ailleurs confiance dans les engagements de la Municipalité parisienne et nous voulons que l’intérêt général l’emporte.

Comme Bertrand Delanoë, je me félicite que le tournoi international de Roland Garros reste à Paris, car il contribue pleinement au rayonnement de notre capitale. De ce point de vue, l’extension du stade et la construction d’un nouveau court étaient nécessaires, dans la limite d’un espace très contraint. Dans le même temps, il était bien sûr hors de question de mettre en péril le patrimoine architectural que représentent les Serres d’Auteuil et les très riches collections de plantes rares qu’elles abritent.

Le projet qui est aujourd’hui présenté, au terme d’un processus de concertation avec les riverains, représente à mes yeux un bon compromis, même si je comprends la déception de ceux qui auraient préféré une solution alternative, comme l’extension du stade du côté du périphérique et de l’autoroute – mais le coût en serait prohibitif. Au cœur du site, les magnifiques serres de Formigé seront totalement préservées et resteront à l’écart des cheminements entre le court central et le nouveau court ; les collections de plantes rares actuellement installées dans les serres les plus récentes (elles datent des années 1980), celles qui seront détruites pour permettre la construction du nouveau court, seront intégralement conservées et installées sur un autre site, dans l’Est parisien. De nouveaux équipements sportifs de proximité seront construits par la Ville de Paris, pour compenser la suppression de terrains actuellement utilisés dans un cadre scolaire : les enfants du 16ème pourront continuer à faire du sport dans le sud de notre arrondissement ; et les travaux de Roland Garros ne commenceront pas avant la livraison des nouveaux équipements.

J’assume donc ce choix de la Ville de Paris, tout en restant à l’écoute des habitants de nos quartiers.


Vous pouvez suivre la campagne d'Annie Novelli :
- Sur son blog de campagne : http://www.annienovelli2012.fr/
- Sur Facebook : http://fr-fr.paris16info.orglien_a_vers_page_facebook/annienovelli2012
- Sur Twitter : http://paris16info.orglien_vers_page_twitter/ANovelli2012

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