19/03/2022

Pavé dans la marre : polémique autour des logements AP-HP

infoattriblogsociaux16fev2012.jpgL'insuffisance de logements pour le personnel AP-HP, notamment les infirmières, a été l'un des arguments clefs pour défendre le projet de construction de nouveaux immeubles sur la parcelle Sainte Périne. Un bon argument même si en réalité les actuelles immeubles AP-HP qui bordent déjà le parc, avenue de Versailles et Rue Mirabeau, n'accueillent pas ce type de personnel mais plutôt la crème de la crème de l'AP-HP du propre aveu de Thomas Lauret, conseiller PS du 16ème et directeur d'hôpital à l'AP-HP. Rien n'indique donc que les nouveaux immeubles "sociaux" de l'AP-HP, dans notre arrondissement du moins, s'ils étaient construit (le projet est en suspend mais refait surface fréquemment) seraient plus accessibles au petit personnel des hôpitaux de l'assistance publique.

Un second contre-argument pourrait battre en bréche les véléités expansionnistes de l'AP-HP dans le 16ème et plus largement remettre en question le manque de logement puisque comme nous l'apprend un rapport de la Cour des Comptes un tiers, au moins, de ces logements ne seraient pas attribués à des personnes salariées l'AP-HP. Pourquoi ? Après le fichage des locataires de Paris Habitat-OPH ce nouveau scandale nécessite que toute la lumière soit faite. Étonnamment, bien que ce rapport ait été rendu en février aucun élu parisien ne s'en est ému même et y compris parmi les membres de la "commission d'information sur les modes d'attribution des logements sociaux" mise en place elle aussi en février (cf. article ci-contre du Parisien du 16 février) à l'excéption de Laurence Dreyfuss (UMP).

Elle interviendra sur ce dossier, comme nous apprend l'article (ci-après reproduit) du site du quotidien Métro, avec son collègue David Alphand (UMP), lui aussi élu du 16ème, lors du Conseil de Paris du 19 et 20 mars au travers d'une série de voeux que nous vous communiquerons dès que possible.

Affaire à suivre donc...

 

Les logements de l'AP-HP au cœur d'une polémique


Un élu UMP veut ouvrir un débat après-midi sur la transparence dans l'attribution des 11000 logements de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Un tiers de ce parc bénéficie à des locataires ne travaillant pas au sein de l'institution.

DÉBAT - La chasse aux logements "indûment occupés" est relancée. après-midi, David Alphand, élu UMP du XVIe, va profiter du conseil de Paris pour interpeller le maire sur ce qu'il considère comme une "gestion scandaleuse des logements des personnels de l'AP-HP".

Le conseiller de Paris s'appuie sur un rapport de la cour des comptes sorti en février, qui met l'accent sur un fait troublant. Selon elle, un tiers des personnes logées dans cet immense parc de 11.000 logements "ne sont pas ou ne sont plus des agents de l'AP-HP".

"Qui profite de ces appartements ? interroge l'élu. Des personnels à la retraite ? Des gens qui bénéficient de logements de complaisance ? A ce stade, nous ne savons rien ni sur ce parc ni sur le mode d'attribution des logements."

Une partie des logements confiés aux bailleurs sociaux
Actuellement, l'AP-HP dispose d'immeubles dont elle a la propriété, ainsi que de logements gérés par les bailleurs sociaux parisiens.

"Le chiffre de la cour des comptes est vrai, confirme Christian Poimbœuf, directeur des ressources humaines de l'AP-HP. Certains appartements sont occupés par d'anciens agents partis à la retraite et qui bénéficient toujours du droit au logement. Nous devons attendre qu'ils partent pour les remplacer. Les autres sont gérés par les bailleurs sociaux, qui n'ont pas l'obligation de loger des personnels de l'AP-HP."

L'argument ne satisfait pas les syndicats de l'établissement public. Pour l'Usap-CGT, la perte d'un tiers des logements est de la responsabilité de la direction qui "n'a pas imposé aux bailleurs des agents de l'AP-HP". Le syndicat réclame, lui aussi, la "transparence" sur l'attribution des logements.

Besoins criants de logements
La polémique intervient dans un contexte plus que jamais tendu puisque, selon la direction, seuls 500 logements sont attribués chaque année au personnel pour un total de 2.000 demandes. Faute de logements, les hôpitaux parisiens manquent notamment de quelques 400 infirmières.

L'équité dans l'attribution des logements est également en cause. "Les locataires sont de bonne foi, estime Jean-Marie Le Guen, ex-président du conseil d'administration de l'AP-HP. Toutefois, quelques centaines de logements privés sont attribués à des cadres, des professeurs de médecine ou des agents du ministère de la Santé, avec des loyers 'arrangés’. Ce manque d'équité est de la responsabilité totale du gouvernement."


© Métro 18 mars 2012, Vincent Michelon