11/06/2022

Révision du PLU, la messe est dite !

plu.jpgLa première (et sûrement dernière) réunion de révision du PLU (Plan Local d’Urbanisme) de Paris suite à l’invalidation de plusieurs articles par la cour administrative d’appel, hier soir, a rencontré un vif succès de participation contrairement à ce que laisserait supposer la photo illustrant cet article. L’intérêt des élus du 16ème pour la question, pourtant cruciale du devenir des zones boisées et vertes de notre arrondissement, devait avoir été largement surestimée par la mairie d’arrondissement et les deux premiers rangs, qui comme à l’accoutumé leur étaient réservés, bien inutiles. Certes Matthieu dans la parabole des vignerons de la onzième heure nous rappelle qu’ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers, sauf que nous n’étions pas à la messe mais dans une réunion municipale. Il serait bon que notre nouveau maire qui manifeste, contrairement à son prédécesseur, un véritable intérêt pour la démocratie de proximité rompe définitivement avec cette tradition assez "ancien régime" de l’époque Taittinger, peu démocratique et peu respectueuse de la population. Cette distance entre élus et citoyens (ou administrés) est obsolète mais semble se perpétuer et pas seulement au sein de l’exécutif municipal du 16ème.

 

La posture de Madame HIDALGO, première adjointe au Maire de Paris en charge de l’Urbanisme et de l’Architecture face aux interventions mesurées, réfléchies et constructives des associations de préservation du bois de Boulogne, des usagers des équipements de proximité (scolaires ou particuliers) et des riverains fut on ne peut plus (PLU) claire : "on a le droit d’être opposé, mais la majorité au Conseil de Paris a pris sa décision". Inutile d’en dire davantage, d’ailleurs Madame HIDALGO, sans doute appelée par d’autres obligations, n’a pas souhaité prolonger plus avant les débats.

 

Ainsi en était-il de la première étape (de principe) de la "concertation", mot qui trouve ici un sens assez éloigné de sa définition, mais qui est l’illustration parfaite et toujours renouvelée de la conception assez particulière de la majorité au Conseil de Paris pour la Démocratie locale. "La dictature, dit-on, c’est ferme ta gueule, et la Démocratie c’est cause toujours". Ca revient au même me direz-vous ? Oui, mais au moins, en Démocratie, on y met les formes et ça Madame HIDALGO sait très bien le faire.

 

De son côté, Claude GOASGUEN a rappelé que les habitants du 16ème savent, le cas échéant, être très procéduriers. Le fait que l’on doive s’engager durant un an et demi dans une complexe révision du PLU intégrant (heureusement et enfin) les nouvelles dispositions législatives en matière de préservation de l’environnement suite à l’annulation partielle de ce texte grâce au efforts conjugués de plusieurs associations du 16ème, en est la preuve.

 

Il est regrettable qu’ainsi chaque camp campe sur ses positions et refuse le dialogue, l’attitude des premiers arguant "on s’en fout on est majoritaire, on fait ce qu’on veut où on veut" comme des gamins ivres d’un pouvoir qu’ils ne semblent pas toujours bien mesurer, ne pouvant malheureusement que pousser les seconds vers la guérilla juridique.

 

Au passage et en guise de conclusion, on notera qu’il semble que les conseils de quartier, instances de consultation de proximité, au plus près théoriquement des habitants du 16ème et qui avaient été mobilisés lors de l’élaboration du PLU sur le sujet, soient écartés ou oubliés volontairement dans le processus de révision de celui-ci !

 

 

par Antoine

Commentaires

Bravo Antoine pour cet article !
En tant qu'élue du 16ème je suis toujours choquée moi aussi de ce statut privilégié. Notre place est parmi nos concitoyens qui nous ont élus et non pas devant. Un peu d'humilité ferait beaucoup de bien !!!

Béatrice Lecouturier
conseillère d'arrondissement 16ème
Mouvement Démocrate

Écrit par : LECOUTURIER | 14/06/2022

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