21/01/2022

Candidats aux municipales, le mépris a un prix.

Le projet de piétonisation et de lotissement de l'avenue Foch dévoilé ce week-end, dans les colonnes du Journal du a fait l'effet d'une bombe dans la campagne municipale parisienne et en premier lieu dans le 16ème. Les réactions n'ont pas manqué, à gauche comme à droite, ainsi que du côté des défenseurs des espaces verts et classés, l'Avenue Foch étant "la seule voie parisienne classée aux monuments historiques" comme le rappelle Le Monde dans cet article.

Au delà du débat politique que fait naître ce projet soutenu par la Ville de Paris et, fort opportunément, "ébruité" à deux mois du premier tour des élections municipales, force est de constater et de regretter une fois encore sur ce blog, l'absence de considération des premiers concernés : les habitants du 16ème. Encore un projet urbanistique majeur imposé aux habitants de cet arrondissement sans concertation avec eux par ceux qui vantent pourtant depuis 2001 les mérites de la démocratie participative à Paris. Encore un projet comme le village d'insertion des Roms, qui ne verra sans doute jamais le jour, mais qui renforce et nourri le discours victimaire et paranoïaque de ceux dont la seule action politique depuis des années se résume à faire de notre 16ème "un village gaulois" replié sur lui-même.

L'avenue Foch compte peu de parisiens que ce projet pourrait mécontenter et c'est, paradoxalement, à l'autre extrémité du 16ème que la population risque de réagir négativement à l'annonce de ce projet dont le coût, s'il devait-être entrepris, serait pharaonique (on évoque un milliard d'euros entre les travaux et les droits de mutations). Un coût indécent pour les habitants du quartier Point du Jour, le sud d'Auteuil, quartier oublié du 16ème comme de Paris où se concentre la quasi totalité du parc social du 16ème. La Ville de Paris au travers de trois structures y est le plus important bailleur mais semble avoir oublié, vu l'apparence extérieure et intérieure de ses immeubles, les règles qui s'imposent pourtant à n'importe quel bailleur public comme privé. A cela s'ajoutent les nombreuses nuisances que subit ce quartier dortoir directement impacté par les matchs au Parc des Princes. Or la grogne des habitants de ce quartier s'organise, notamment au travers de l'association Notre Point du Jour. Ignorée pour l'instant par certains candidats comme Thomas LAURET, tête de liste PS, elle est prise au sérieux par d'autres candidats et pourrait bien jouer quelques surprises dans les urnes en mars.