13/07/2022

Valérie Sachs provoques la colère des associations par son intervention en Conseil de Paris

Comme de nombreux élus concernés par le projet d'extension de Roland Garros sur les Serres d'Auteuil et le Stade Hébert, Valérie SACHS (élue Nouveau Centre du 16ème) est intervenue lors du débat précédent le vote sur la modification du PLU lors du dernier Conseil de Paris.

Une intervention très remarquée et très peu appréciée par de nombreuses personnes ou associations impliquées dans la défense de sites remarquables comme les Serres d'Auteuil ou le Bois de Boulogne, plus généralement par ceux qui militent pour la protection de l'environnement ou du patrimoine, voir par ceux qui défendent le sport de proximité mis à mal dans notre arrondissement ces dernières années par le sport business (Roland Garros, Hébert, Jean Bouin, etc...). L'une de ces personnes à bien voulu nous transmettre le texte de l'intervetnion qui fait tant débat en nous précisant qu'elle y voit "un déni du droit de recours et des règles de la démocratie". Valérie SACHS fustige, elle, le conservatisme et l'individualisme pervers.

Qui a tort qui a raison le débat est ouvert et vos commentaires bienvenus.

 

Conseil de Paris de Juillet 2012
DU 87-1 et 87-2 : Roland Garros /Modification du PLU 
Intervention de Valérie SACHS

Monsieur le Maire,
Mes chers collègues,

Nous avons encouragé sans équivoque la Fédération Française de Tennis à maintenir Roland Garros au cœur de Paris, et avons fait preuve de cohérence sur ce dossier dans chacun de nos votes y compris, et je le rappelle sur les pelouses d’Auteuil. Aussi nous saluons la rapidité de réaction de la Ville de Paris sur ce dossier et voterons cette délibération.

Depuis février , date de la décision officielle de la FFT, le débat public sous contrôle de la commission nationale du débat public, préalable à l'enquête publique ont été organisés, le préfet saisi pour que le Président  du Tribunal Administratif nomme un commissaire enquêteur, que celle-ci reçoive les avis du public, les consigne dans un rapport, puis rende un avis positif le 20 juin dernier, assorti de 5 réserves et 5 commentaires au lendemain de deux échéances électorales majeures. 

C’est à dessein que je rappelle ce long et patient processus de concertation engagé par la Fédération Française de Tennis où toutes les sensibilités ont pu s’exprimer, à travers quelques 600 observations enregistrées, et de nombreuses réunions publiques. Occasions d’entendre les préoccupations légitimes des parents d’élèves mais aussi de révéler les contrevérités tenaces. Le Commissaire enquêteur lui-même souligne dans son rapport la manière inexacte dont la pétition « Sauvons les serres d’Auteuil » a essayé de présenter le projet.  Aujourd’hui, la phase préalable est terminée, la polémique doit cesser mais l’hypothèque d’éventuels recours n’est pas levée pour autant. Le dossier Roland Garros entre dans la phase d'instruction du permis de construire et à sa signature, nous entrerons de plein pied dans le monde du recours. 

Mon intervention aujourd’hui est une mise en garde, sorte de rappel indirect à l’essai de Guillaume Poitrinal : PARIS EST VICTIME - ENTRE COMPLEXITE ADMINISTRATIVE ET CONSERVATISME - D’UN TEMPS TROP LONG ET PAS SEULEMENT EN MATIERE D’URBANISME. Je n’aborderai que rapidement le fond des réserves du commissaire enquêteur, mes collègues ayant déjà dit l’essentiel.

La FFT -qui s’est autocensurée- s’est engagée par courrier du 22 juin 2012 à répondre positivement aux réserves et recommandations du Commissaire enquêteur.

Aujourd’hui en France, une personne ou une association, sans prendre de risque financier majeur, peut bloquer durant des années un projet. Leur objectif est d’enliser la procédure et d’allonger à l'infini les possibilités de contentieux. Roland Garros ne doit pas faire les frais de l’énervement contre le stade Jean Bouin de mes concitoyens mais doit bénéficier de l'expérience de la Fondation LVMH où  à l'initiative d'un président d'association, 3 ans  et demi aprèsl’obtention du permis de construire, le Tribunal Administratif de Paris a annulé le permis et exigé l'arrêt des travaux :
conséquence 400 ouvriers au chômage technique. Il faudra un cavalier à l'Assemblée Nationale pour sauver le projet. 

Notre arrondissement devient maître en recours déposés par des collectifs de riverains, d’association  en tout genre,  pourquoi ? C’est un exercice pervers. Il atteint à l'attractivité de notre ville car l'obstruction a un coût exorbitant. Tout pouvoir déconnecté du poids économique, politique et surtout démocratique réel, tout clientélisme électoral pour asseoir sa survie politique, tout prétexte à faire  monter les peurs, devrait être rejeté.Nous devons  refuser l'individualisme pervers comme le condamne Jean Nouvel.

Nous, les élus de Paris devons refuser de nous prêter à ce jeu, nous devons refuser la fatalité de la guérilla judiciaire.  Le projet ne porte pas atteinte au site des serres d’Auteuil, au contraire elles retrouveront un lustre nouveau, sorties de leur oubli, et entreront dans le 21ème siècle sans rien perdre de leur beauté. L’angle Hébert, Porte d’Auteuil sera construit mais les riverains en seront-ils réellement gênés ?  Roland Garros s’ouvrira davantage sur l’arrondissement et Boulogne. Et même si j’entends des opposants de bonne foi, comprends les inquiétudes des parents d’élèves du XVIème, nous avons obtenu de réelles garanties pour les scolaires  et les associations.

La couverture de l’autoroute A 13 ou du périphérique, que beaucoup d’entre nous avions proposé, et fait chiffré par des professionnels, restera une possibilité ultérieure mais lier maintenant cette question aux serres n’est qu’une manœuvre dilatoire de plus comme les soit-disant coûts supplémentaires pour le contribuable parisien, sans jamais valoriser le bénéfice des retombées économiques pour Paris et sa Région.

Les 5 réserves levées, les recommandations acceptées …que faut-il de plus ? Retarder pour tenter de torpiller le projet. Arrêtons de faire monter les enchères et accompagnons le futur de Roland Garros. Paris n’a ni les moyens de faire fuir les investisseurs ni de perdre les grands projets. Ces remises en causes permanentes nuisent à la sécurité juridique et politique de notre ville, condition essentielle de son attractivité. 

Comme élue d’opposition, certaine de l’intérêt d’avoir garder Roland Garros à Paris,  je compte contribuer à en garantir le succès en votant la délibération aujourd’hui et en suivant avec vigilance les travaux jusqu’à leur terme. S’agissant de la création du comité de suivi, il est indispensable qu’il soit un moyen positif d’accompagner la réussite du nouveau Roland Garros. J’entends que les différents groupes du Conseil de Paris et les soutiens au projet soient convenablement représentés.

Que l’on diffuse au grand public les plans, les images de synthèse des architectes et paysagiste et la tension baissera d’un cran… les craintes cesseront devant la beauté des futures réalisations.

Nous comptons que Paris soit un facilitateur efficace car cette magnifique ambition a encore besoin de nous.

Je vous remercie.

Écrire un commentaire