18/11/2021

Roland-Garros: Paris propose un projet pour garder le tournoi intra muros

De Simon VALMARY (AFP) 

PARIS — La mairie de Paris a présenté son projet de maintien de Roland-Garros dans la capitale avec un "équipement polyvalent", une enceinte qui pourrait accueillir un court de tennis pendant le tournoi et d'autres manifestations à l'année, dans le jardin des serres d'Auteuil (XVIe).

Le projet de la Ville de Paris, évalué à 235 M EUR, est en concurrence avec des projets de délocalisation en banlieue, à Gonesse, Marne-la-Vallée et Versailles.

La Fédération française de tennis (FFT) annoncera mi-février son choix sur l'avenir du tournoi français du Grand Chelem, dont le site actuel de la Porte d'Auteuil est, avec 8,5 hectares, le plus petit en terme de surface des quatre tournois du Grand Chelem.

Selon le projet municipal, les serres d'Auteuil, seulement séparées des installations actuelles de Roland-Garros par la rue Gordon Bennett, accueilleraient un nouveau court d'une capacité de 5.000 places, non couvert et semi-enterré à 3,50 mètres sous le sol.

L'enceinte serait bâtie sur une surface de 2.000 m² actuellement occupée par des "serres chaudes" contenant des collections de fleurs rares et des bâtiments techniques, préservant ainsi les serres classées aux Monuments historiques. Le bâtiment, qui restera la propriété de la municipalité, sera entouré par 1.700 m² de nouvelles serres.

Afin de "rendre le bâtiment vivant au-delà des quinze jours du tournoi", la Ville de Paris envisage de mettre cet équipement et les nouvelles serres à la disposition du public le reste de l'année par des manifestations comme des concerts et des colloques.

"C'est une proposition gagnant-gagnant, pour la FFT parce qu'on répond à ses contraintes techniques, sportives et d'équipement et pour les habitants de la ville parce que nous allons reconquérir une partie des serres d'Auteuil qui deviendront d'un usage public", a estimé Anne Hidalgo, première adjointe (PS) du maire de Paris, Bertrand Delanoë.

La construction du nouveau court irait de pair avec la destruction de l'actuel court numéro 1 et du restaurant du Roland-Garros afin d'"aérer" et "faire dialoguer" les deux ensembles, selon l'architecte Marc Mimram, concepteur du projet avec le paysagiste Michel Corajoud.

Présent lors de la visite du site, le directeur général de la FFT, Gilbert Ysern, a qualifié le projet d'"extrêmement séduisant" dans un cadre "absolument magnifique".

"Notre volonté est purement qualitative, de confort afin de mieux traiter notre public, pas d'avoir forcément davantage de public. L'idée est d'avoir plus d'espace au sol pour être moins étouffé qu'aujourd'hui", a souligné M. Ysern.

Si, contrairement à ses rivaux, le projet de la municipalité ne permet pas d'accueillir plus de spectateurs, il possède notamment l'avantage de conserver le site qui a fait la légende de Roland-Garros et de présenter un coût moindre que les constructions ex nihilo en périphérie de Paris.

Mais il suscite l'opposition des riverains et de groupes politiques locaux.

"On est en train de brader le patrimoine", estime David Alphand (UMP), qui s'insurge contre la redevance "honteusement faible" payée par la FFT à la mairie pour le site. Cette redevance doit être renégociée.

Le groupe Europe Ecologie-Les Verts au Conseil de Paris souligne, lui, une "opportunité de réduire les inégalités territoriales" de la métropole avec une délocalisation.

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