27/03/2022

Extension de Roland Garros sur les Serres d'Auteuil, vers un projet alternatif ?

En tout cas devant la pression des élus EELV et de deux élus UMP du 16ème, Laurence Dreyfuss et David Alphand, l'exécutif parisien a dû voter un voeu favorable à une étude de faisabilité du projet alternatif.

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02/03/2022

Roland Garros :un revers pour Bertrand Delanoë... et Claude Goasguen

L'extension de Roland Garros sur les Serres d'Auteuil, passée aux forceps par la majorité municipale de Paris conduite par Bertrand Delanoë et sa dauphine Anne Hidalgo, mais aussi soutenue localement par la majorité municipale du 16ème conduite par Claude Goasguen, malgré une large opposition citoyenne à ce projet, vient de se heurter à une noble réalité : en démocratie, même si l'on a la majorité dans un conseil territorial local, on n'a pas les pleins pouvoirs, on ne peut pas faire tout et n'importe quoi.

Le Tribunal Administratif en annulant la délibération du Conseil de Paris du 11 juillet , jugeant que le projet "porte atteinte" au jardin des Serres d’Auteuil, a rappelé aux fossoyeurs de ce jardin botanique que l'intérêt général, en particulier la conservation d'un patrimoine unique, l'emporte sur les interêts très particuliers du sport business.

Bien sûr cette décision ne met pas fin aux appétits de la FFT -qui fait appel de la décision- bien décidée à grignoter le patrimoine municipal qui lui est offert, il faut le reconnaître, sur un plateau d'argent par la Ville de Paris. Ainsi le prix de la concession a été jugé dérisoire par le tribunal qui a jugé également que les élus ne devaient pas avoir été suffisamment informés des règles de protection du site, classé monument historique et naturel, pour voter si unanimement sa destruction partielle. Pudique indulgence du pouvoir judiciaire quant à ce qui motive les choix des élus parisiens...

D'ailleurs l'article du Monde d'aujourd'hui, ci-après reproduit, souligne que l'affrontement très local sur ce projet, qui reste une préoccupation pour nombre de riverains et dont les conséquences notamment sur le sport scolaire dans le 16ème sont bien réelles, devient un affrontement qui pourrait être au coeur de la bataille pour Paris.


Roland-Garros : un revers pour Bertrand Delanoë

Les carpes du jardin des serres d'Auteuil ne sont pas près d'entendre siffler les balles de Roland-Garros. Le tribunal administratif de la capitale a annulé, 28 février, la délibération du Conseil de Paris qui prévoit l'extension du stade d'ici à sur le site horticole de la Ville, en partie classé "monument historique", à deux pas du bois de Boulogne. Le tribunal juge la délibération "illégale" et le montant de la redevance de la Fédération française de tennis (FFT) à la Ville "manifestement insuffisant au regard des avantages de toute nature consentis" par la mairie.

Bertrand Delanoë avait pourtant remporté le match de haute lutte en . Le maire de Paris avait disputé une compétition – orchestrée par la FFT – face à Gonesse (Val-d'Oise), Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne) et Versailles (Yvelines), candidates à l'accueil des Internationaux de France sur leur territoire. Feignant de vouloir quitter la capitale pour bénéficier d'un espace plus vaste, digne d'un tournoi du Grand Chelem, la FFT est arrivée à ses fins avec la Mairie de Paris, soucieuse de garder à tout prix le tournoi. La FFT a obtenu de la mairie l'autorisation de construire un stade de 4 950 places à proximité des serres des jardiniers de la ville, dont certaines datent du XIXe siècle. Avec une concession signée pour 99 ans.

Mais plusieurs associations de riverains, inquiètes de voir le havre de verdure endommagé par la manifestation sportive, ont déniché une faille dans l'accord entre la Ville et la FFT : le caractère "classé" du sol des serres d'Auteuil. Saisi par ces associations, le tribunal a jugé, , cet argument recevable : les travaux envisagés pour bâtir le nouveau stade "ne pourront être réalisés sans (...) une radiation partielle "du sol" de l'inventaire des monuments historiques", indique le jugement rendu . La délibération votée en juillet n'apportant pas, estime le tribunal, "une information suffisamment claire" aux élus sur ce point, elle doit être "annulée".

Les associations se sont également élevées contre "la grande braderie du site par la Ville". Elles ont obtenu gain de cause. Le tribunal estime que le montant de la redevance, bien que multiplié par quatre par rapport à l'ancien loyer de la FFT, pour atteindre 8 millions d'euros d'ici à 2018, ne tient compte ni des "risques financiers" pour la Ville, ni des "avantages" pour la FFT de l'extension du site. Pour ce motif, il demande la "résiliation dans les deux mois" de la convention entre la Ville et la fédération.

La mairie a prévu de faire appel et de demander un sursis à exécution du jugement. "S'agissant de la redevance, nous allons nous mettre autour de la table avec la FFT et étudier de nouvelles modalités", s'engage le cabinet de M. Delanoë. La négociation risque d'être ardue. La FFT se dit prête à envisager une réduction de la durée de la concession, mais "nous n'aurons pas les moyens de payer davantage", prévient Gilbert Ysern, directeur général de la FFT.

Si la Ville se voit contrainte d'annuler la convention, elle envisage de soumettre une nouvelle délibération au Conseil de Paris en avril. Elle devra alors faire face à la fronde des écologistes. "Il est grand temps de définir un projet métropolitain s'inspirant des propositions formulées par les associations de sauvegarde du patrimoine", a ainsi réagi, , Yves Contassot, élu (EELV) du 13e arrondissement.

Jusqu'ici, la droite avait cependant peu critiqué le projet. Nicolas Sarkozy avait laissé entendre que sa préférence allait au maintien du tournoi à Paris. Le maire UMP du 16e, Claude Goasguen, a voté la délibération de la Ville. Contrairement à David Alphand, élu du même arrondissement, un des rares UMP à s'être opposé au projet avec Jean-François Legaret, maire du 1er arrondissement, aujourd'hui candidat à la Mairie de Paris.

En , le ministère de l'écologie avait donné "un accord de principe" à l'implantation d'un stade dans le jardin. Sans soulever l'obstacle du sol "classé". La ministre s'appelait... Nathalie Kosciusko-Morizet, probable candidate UMP à Paris en .