15/06/2022

L'affaire du 93 rue Lauriston, après Charette, Goasguen ou Hélard sur la sellette ?

Deux nouveaux articles parus dans la Presse lévent un peu plus le voile sur ce qu'il conviendra bientôt d'appeler le scandale du 93, rue Lauriston. C'est en effet aujourd'hui que l'on commence à comprendre les réelles motivations du Député-Maire Claude Goasguen et d'un autre élu du 16ème, Eric Hélard, lui aussi très impliqué dans cette affaire, à vouloir faire effacer toute trace de ce lieu de sinistre mémoire.

Le premier article du Canard Enchaîné du 13 juin fait suite à celui du 16 mai :

Canard Enchaîné du 13 juin 2012.jpg

Le second en ligne sur le site de Paris/Match en date du 8 juin quoique moins informé que le premier visiblement ou plus prudent -on sait comment ces personnes se défendent généralement en poursuivant ceux qui osent révéler leurs turpitudes- mais tout aussi édifiant nous a été signalé par une lectrice assidue et nous l'en remercions :


HERVÉ DE CHARETTE MÉLANGE LES GENRES

A la chambre de commerce franco-arabe, la présidence de l’ex-ministre est contestée

par Hela Khamarou et François Labrouillère - Paris Match

Au 250 bis du boulevard Saint-Germain, à Paris, juste en face de la Maison de l’Amérique latine, le rez-de-chaussée d’un bel immeuble haussmannien abrite la Chambre de commerce franco-arabe. L’endroit est prestigieux. Ici, la vénérable institution, fondée il y a quarante-deux ans, accueille les entreprises désireuses de faire du « business » avec le monde arabe. Pour se financer, elle dispose d’une manne inépuisable : les droits de visa des exportateurs commerçant avec ses 22 pays membres, dont des poids lourds comme l’Algérie, l’Arabie saoudite, l’Egypte, le Maroc ou la Tunisie.

Bien que loués et payés en totalité par la Chambre, ces bureaux ont une autre activité plus discrète. Ils servent de point de chute au député Nouveau Centre du Maine-et-Loire Hervé de Charette, par ailleurs président, depuis juillet 2008, de ladite Chambre. Ils accueillent aussi les réunions de la « Convention démocrate », le « micro-parti » de l’ancien ministre où siègent Claude Goasguen et Alain Lamassoure. Mieux, comme l’a révélé « Le Canard enchaîné », ces locaux appartiennent pour partie à Hervé de Charette et à son épouse Michelle, détenteurs de 48 % de la SCI du 3 de la rue de Téhéran, propriétaire des lieux. Autrement dit, l’homme politique Hervé de Charette utilise à son profit les bureaux de la Chambre de commerce franco-arabe qu’il préside et dont il encaisse une partie des loyers (16 000 euros par mois).

Fin 2009, fraîchement nommé à la tête de l’institution, c’est lui qui avait insisté pour vendre le siège historique de la Chambre, situé au 93 rue Lauriston, dans le XVIe arrondissement, au prétexte qu’il avait abrité la « Carlingue », la Gestapo française, pendant l’Occupation. Puis il a organisé le déménagement de l’organisme franco-arabe boulevard Saint-Germain, dans les 250 mètres carrés de bureaux qu’occupait depuis une vingtaine d’années son petit mouvement politique, émanation des anciens clubs giscardiens « Perspectives et réalités ». En se gardant toutefois bien d’informer la Chambre qu’il en était copropriétaire. Ces derniers mois, Hervé de Charette a même tenté de faire racheter par la Chambre franco-arabe ces locaux dont l’autre propriétaire est l’homme d’affaires franco-tunisien François Bennaceur.

UN BUREAU DÉVOLU ÀMICHELLE DE CHARRETTE, SA FEMME

Ce mélange des genres fait tousser aujourd’hui les membres arabes de l’organisation, notamment Saleh Al-Tayar, son secrétaire général. Ce juriste d’origine saoudienne a dressé une longue liste de griefs à l’encontre de Hervé de Charette. Il note que les bureaux de la Chambre hébergent, outre les activités politiques de son président et la Convention démocrate, l’équipe des « Orientales », le festival de musique organisé chaque été à Saint-Florent-le-Vieil, le village vendéen dont l’ex-ministre est maire. Un bureau est aussi dévolu à Michelle de Charette, son épouse, pourtant déjà épinglée pour salaires fictifs, dans l’affaire de la Mairie de Paris. Le secrétaire général signale les émoluments élevés de Hervé de Charette, payés 150 000 euros par an, qui s’octroie de copieuses notes de frais et a fait embaucher par la chambre son principal collaborateur, le conseiller de Paris Eric Hélard.

Détail amusant : une facture de 14 000 euros a été réglée à une société informatique qui n’a jamais fourni à la Chambre le travail commandé et n’a pas été poursuivie. Or, c’est elle qui a réalisé le site Internet www.hervedecharette.fr du député-maire. Joint par Paris Match, Hervé de Charette n’a pas répondu à nos multiples appels. A la Chambre de commerce, le trésorier Daniel Contenay, ancien ambassadeur de France en Tunisie, se veut diplomate. « C’est vrai, il y a eu une petite montée d’adrénaline, reconnaît-il. Mais tout ça est en voie de règlement. La direction de la Chambre vient de se réunir. Il a été décidé de définir clairement les responsabilités des uns et des autres. Et de trouver de nouveaux locaux... »

 

A en croire la Presse, Hervé de Charette serait bien embarassé. Une question se pose pour les habitants du 16ème qui suivent désormais ce feuilleton plutôt sordide, leurs élus, Claude Goasguen ou Eric Hélard pourraient-ils, eux aussi, être sur la sellette à cause de cette affaire ? Nous le saurons peut-être dans au prochain épisode de l'Affaire du 93, rue Lauriston.

 

02/06/2022

Pourquoi Claude Goasguen voulait effacer le souvenir du 93 rue Lauriston

Il aura fallu du temps pour savoir pourquoi, lors du conseil d'arrondissement du 2 mars 2009, le nouveau Maire du 16ème, Claude Goasguen proposait la dénumérotation du tristement célébre 93, rue Lauriston, siége de ce qui fut la "Gestapo Française" mais un lecteur de Paris16info a bien voulu nous éclairer.

Bony-Lafont.jpgContrairement à ce que pensait à l'époque le Parisien, cette adresse certes ignominieuse, d'ailleurs titre l'aconique d'un téléfilm produit en 2004 par Canal + pour relater l'histoire du Groupe Bonny-Lafont, ces Français qui se firent auxiliaires de la Gestapo et torturèrent des résistants français dans cette maison, "n'embarrassait pas les habitants du 16ème" mais un seul individu, Hervé de Charette associé de... Claude Goasguen.

bonny-lafont,93 rue lauriston,claude goasguen,xvi,75016,75116,paris,paris 16ème,eric hélard,hervé de charette,nc,ump,convention démocrate,gestapo,naziC'est le Canard Enchainé qui révèle finalement le fin mot de l'histoire dans un article publié le 16 mai dernier.

Notre lecteur nous demande aussi de bien vouloir citer le nom d'Eric Hélard qui est oublié par l'article du canard et de préciser que ce monsieur, élu depuis 2008, conseiller de Paris et du 16ème sur la liste de Claude Goasguen est également Directeur des Relations Extérieures de la Chambre de Commerce Franco-arabe présidée par Hervé de Charette, mandataire financier de la campagne et du mini parti de Claude Goasguen : l'UPAS, Délégué Général de Convention Démocrate (cité dans l'article du canard) qui deux députés : Claude Goasguen et Hervé de Charette, passé de l'UMP au NC en il est aujourd'hui Président du NC du 16ème, il apporte bien évidemment son soutien à Claude Goasguen... etc... etc...

Voilà donc le fin mot de cette saugranue initiative, pour des petits arrangements entre amis, notre Maire, Claude Goasguen, candidat à la députation, a voulu effacer le souvenir d'un pan entier de notre histoire nationale, certes peu glorieux, celui de la collaboration de certains Français avec le Régime Nazi.

 

par Antoine